Retour sur la conférence de Patrick VALENTIN 7 novembre 2017 : gardons le contact !

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Prenez le temps de revoir le montage réalisé à partir de 3 séquences filmées, pour introduire la conférence de Patrick VALENTIN du 7 novembre 2017 sur le thème: Combattre la privation d’emploi, un projet de société. Une soirée organisée par Entreprendre pour la Solidarité- fonds de dotation constitué de 12 associations à but social, et dont Patrick VALENTIN est le président fondateur.

Nous remercions encore l’AAPAI et les travailleurs d’ESAT, ainsi que L’Autre vie du Papillon pour l’utilisation de leurs images, et Marc Goua maire de Trélazé pour son témoignage.

Les réponses de Patrick VALENTIN à vos questions :

 

Gilbert :

 » Avenir des chantiers d’insertion en lien avec Territoires zéro chômeur : une même identité par regroupement, avec centre de formation ? »

C’est tout à fait possible, notre idée à TZCLD, c’est que nous sommes une garantie de bonne fin des projets d’insertion. Il est certain que des personnes ont besoin d’une transition et donc d’un passage dans un type d’entreprise axée à la fois sur la réadaptation au travail et la formation. Avoir un centre de formation intégré et un chantier d’insertion ne peut être qu’une très bonne chose, parce qu’à la sortie, l’existence de l’EBE (Entreprise à but d’emploi) donne une garantie à toutes ces personnes et rend leur séjour en chantier d’insertion d’autant plus efficace.

 

Nina :

1ère question  » Le travail non salarié ou simplement utile (service civique, poste en ESAT) est-il aussi valorisant qu’un emploi : question de la reconnaissance ≠ sentiment d’utilité. »

2ème question « adapter le travail à la personne (ESAT) ≠ adapter la personne au travail (SIAE). D’un côté (ESAT) les personnes retrouvent rarement un emploi ordinaire, de l’autre (SIAE) c’est une étape, pour adapter les salariés progressivement à l’emploi ordinaire ≠ solution pérenne.

 1/ Sur cette question, il y a une petite erreur semble t-il car le travail en ESAT est un travail salarié alors que le service civique est un travail indemnisé. En ESAT, le travail est certes financé par la collectivité mais c’est un emploi de droit commun donc aussi valorisant que n’importe quel emploi. Effectivement le sentiment d’utilité quand il n’y a pas de rémunération ne peut pas être le même, c’est la rémunération qui est le gage de la reconnaissance. Le sentiment d’utilité est subjectif, alors que la rémunération objective la valeur d’utilité du travail accompli. 2 – Evidemment, on peut opposer les ESAT qui adaptent le travail aux personnes, lesquelles ne retrouvent pas d’emploi ordinaire parce qu’elles ne se sont pas adaptées aux entreprises, alors qu’en effet , les SIAE ont pour projet d’adapter les salariés à l’emploi ordinaire. Nous pensons que cette opposition est dommageable même si elle est observable objectivement. En effet, il ne suffit pas de dire la réalité, encore faut-il exprimer ce que pourrait être une réalité meilleure. Il nous semble que l’une des causes du chômage de longue durée, et donc de la mise à l’écart d’une partie importante de nos concitoyens, c’est que les entreprises ne sont pas décidées à adapter le travail à ces personnes. Il s’ensuit que nous avons le sentiment que les ESAT comme toutes les entreprises à but d’emploi que nous espérons réaliser dans le cadre de Territoires zéro chômeur sont fondées à adapter le travail aux personnes au moins dans un 1er temps. Adapter le travail aux personnes ou adapter les personnes au travail : nous pensons que cette opposition a montré ses limites car, depuis 30 et même 40 ans, on ne progresse pas du tout et ce constat montre qu’aussi bien les ESAT que les SIAE laissent derrière eux une masse considérable de nos concitoyens qui ne relèvent ni des ESAT ni des SIAE et qui se retrouvent dans une situation de relégation au chômage de longue durée. 2,3 ou 2,4 millions de personnes se trouvent dans cette situation alors qu’au moins 1 million d’entre elles seraient prêtes à travailler du jour au lendemain dans des conditions que nous essayons de mettre en place. C’est ce que nous démontrons dans l’expérimentation Territoires zéro chômeur. Il faut donc renouveler cette problématique, et c’est le but de TZCLD qui, en refusant cette problématique – adapter les uns aux autres ou les autres aux uns – prétend qu’il faut tout simplement observer que le marché ne peut pas être le seul à décider de la quantité d’emplois pour une population donnée. Si le marché n’est pas en mesure, et on peut le comprendre, de créer des emplois à proportion des besoins d’une population, alors il nous appartient, sur une décision politique, de créer ces emplois dans un cadre d’emplois co-financés par la collectivité et pérennes, de telle sorte que le droit d’obtenir un emploi soit mis en oeuvre. On s’apercevra que ces EBE (Entreprises à but d’emploi) adapteront le travail à la personne et que les personnes qui pourront s’adapter au travail quitteront rapidement ces entreprises pour rejoindre les emplois des entreprises du marché.